Retour sur la conférence : L’Intelligence Artificielle nous rendra-t’elle libres ?
Le 16 juin dernier, 4ème Révolution recevait au Collège des Bernardins :
- Monique Canto Sperber, présidente du think-tank GenerationLibre, ancienne directrice de l’Ecole normale supérieure, directrice de recherche au CNRS et auteure du livre « La Liberté cherchant son peuple » (Calmann-Lévy 2025),
- et Carlo d’Asaro Biondo, ancien dirigeant de Google, administrateur de la Human Technology Foundation et auteur du livre « L’humanité face à l’IA, le combat du siècle » (Calmann-Lévy 2025).
Ce déjeuner-débat, animé par Gilles Martin et Alkéos Michaïl, a confronté l’approche philosophique de Monique Canto-Sperber à l’expérience technologique de Carlo d’Asaro Biondo autour d’une question centrale : l’IA peut-elle nous rendre plus libres ou risque-t-elle de nous asservir ?
Trois axes de réflexion ont structuré les échanges :
- La liberté comme construction active. Pour Monique Canto-Sperber, le libéralisme repose sur la souveraineté de la pensée, l’esprit critique et la résistance au conformisme. Ces qualités deviennent d’autant plus nécessaires que les algorithmes tendent à uniformiser nos comportements.
- L’IA comme enjeu politique et moral. Carlo d’Asaro Biondo a souligné que chaque algorithme traduit des choix de société. Si l’Europe ne définit pas ses propres normes, d’autres acteurs imposeront les leurs.
- Le rôle central de la régulation et de l’éducation. Les deux intervenants partagent cette analyse : une régulation adaptée favorisera l’adoption de ces technologies par le grand public. Cette démarche doit s’accompagner d’une évolution de notre système éducatif pour former des citoyens capables de distance critique.
Enfin, les questions du public ont approfondi ces thématiques : moralité des algorithmes, souveraineté numérique européenne, impact de l’IA sur la démocratie et le lien social, cybersécurité – particulièrement avec le nouveau règlement sur l’Espace européen des données de santé…
Nous remercions Monique Canto-Sperber et Carlo d’Asaro Biondo pour la qualité de leurs interventions, ainsi que tous les participants qui ont contribué à la richesse de cette discussion.
