Retour sur la conférence : L’avenir des territoires à l’ère de la mobilité durable – enjeux et perspectives pour les infrastructures

Retour sur la conférence : L’avenir des territoires à l’ère de la mobilité durable – enjeux et perspectives pour les infrastructures

Conférence : L’avenir des territoires à l’ère de la mobilité durable avec Alkeos Michaïl, Matthieu Chabanel, Pierre Veltz et Gilles Martin

Le 18 octobre 2024, le think tank 4ème Révolution a organisé une conférence-débat au Collège des Bernardins à Paris sur l’avenir des territoires et les enjeux de la mobilité durable, animée par Gilles Martin et Alkéos Michaïl. Au cœur des échanges, deux intervenants de renom ont partagé leurs analyses et solutions : Matthieu Chabanel, PDG de SNCF Réseau, et Pierre Veltz, ingénieur, sociologue et économiste spécialiste des dynamiques territoriales.

Une vision stratégique pour les infrastructures de demain

La matinée a débuté par une réflexion sur les défis structurants des infrastructures de transport. Matthieu Chabanel a ouvert le débat en insistant sur l’urgence de décarboner les mobilités, en particulier dans les périphéries des grandes métropoles. Il a cité les projets de SERM (Systèmes Électriques Routiers Métropolitains) comme leviers d’expérimentation pour réduire l’empreinte carbone. Selon lui, l’électrification du parc automobile reste une priorité, tout comme le déploiement de cars dans les zones dépourvues de lignes ferroviaires.

Pierre Veltz a enrichi cette perspective en soulignant la vulnérabilité accrue des grands réseaux, exacerbée par l’automatisation et les changements climatiques. Pour lui, l’adaptation du réseau ferroviaire français passe moins par son extension que par sa modernisation et son entretien, avec une attention particulière portée à la résilience face aux aléas climatiques.

Management décentralisé et proximité avec le terrain

Un temps fort de la conférence a été l’exploration du style de management prôné par Matthieu Chabanel. Ce dernier a défendu une gouvernance décentralisée, fondée sur la responsabilisation des équipes locales. « Le secret réside dans la proximité avec le terrain », a-t-il affirmé, évoquant l’importance pour les membres du COMEX d’effectuer des visites régulières sur le terrain pour ancrer les décisions stratégiques dans les réalités opérationnelles.

Pierre Veltz a appuyé cette approche en rappelant que la France, contrairement aux idées reçues, est l’un des pays les plus décentralisés d’Europe, notamment grâce au pouvoir des maires et à la répartition des compétences territoriales. Cette décentralisation, selon lui, est un atout pour innover dans la gestion des infrastructures.

Controverses et défis : IA, indicateurs et choix politiques

Les discussions ont également abordé des sujets complexes, comme l’intégration de l’IA générative dans les processus industriels. Matthieu Chabanel a partagé un constat sans concession : malgré son potentiel, son déploiement concret pour améliorer la productivité reste marginal et difficile à ancrer.

Sur le plan des politiques publiques, les intervenants ont insisté sur la nécessité de laisser aux territoires le pouvoir de décision concernant les petites lignes ferroviaires. « Ces choix doivent être politiques et locaux », a rappelé Pierre Veltz, plaidant pour une logique ascendante plutôt que descendante.

Vers une mobilité inclusive et résiliente

Cette conférence a offert une vision nuancée et pragmatique des défis de la mobilité durable. Les intervenants ont rappelé que la transition écologique ne se fera pas sans conciliation entre impératifs économiques, attentes citoyennes et limites planétaires. Les participants sont repartis avec des pistes concrètes : prioriser l’entretien des infrastructures existantes, accélérer l’électrification des transports, et surtout, donner aux territoires les moyens d’agir.

Le think tank 4ème Révolution remercie chaleureusement Matthieu Chabanel et Pierre Veltz pour leurs interventions éclairantes, ainsi que l’audience pour ses contributions stimulantes. Alors que les territoires font face à des mutations sans précédent, les idées partagées ce jour-là esquissent une feuille de route pour des infrastructures plus durables, ancrées dans le réel et tournées vers l’intérêt général.

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